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BBC, Coût, Consommation, Décroissance

Le titre a pour but de faire des entrées. Je viens de lire une méthode « comment avoir plus de deux visites par semaine sur votre blog » et il est clairement indiqué qu'il faut des mots clés et des titres chocs.

Pourtant, le post d'aujourd'hui va être bien indigeste, quoiqu'instructif....



En effet, une fois la maison – presque - BBC de Menotey livrée, il est temps de faire le bilan. J'en profite pour faire un petit comparatif avec la mienne, livrée en 2009.

J'étudie ci dessous la consommation de ces deux maisons, et leur coût....



1er tableau, donc, la maison de Menotey....





Les coûts de travaux sont calculés avec et sans l'autoconstruction, en déduisant toutefois les aides de l'état (pour le poêle et pour le ballon, j'avais déjà fait un sujet là dessus...). Je fais ça pour ceux qui ralent sur les forums avec des remarques du genre « facile de faire des maisons pas chères avec les trois quart en autoconstruction". Ici, c'est chiffré et valorisé.

Les travaux partent des terrassements et de la viabilisation (contrairement aux maisons de pavillonneurs à 900 euros/m2 implantées nulle part et pas raccordées..)  jusqu'aux cloisons et doublages bruts (ce sont les clients qui font la peinture)
Je ne reviens pas sur les prestations, pour les deux maisons, je les considère assez luxe: pas de portail électrique et de piscine, mais de l'ossature et des menuiseries bois, des matériaux naturels...Voir le détail dans les posts précédents..



La surface habitable ne concerne que les pièces d'habitation (pas la niche du chien, on l'aurait deviné), la surface utile est l'addition de la surface habitable à la moitié des surfaces annexes intégrées à la construction : garage, préau, auvent...en l'occurence ici, la moitié des 70m2 de préau sous la maison....



La consommation : elle distingue le calcul pur d'un coté, la vraie vie de l'autre ; en l'occurence ici la vie avec le budget qui a obligé mes clients à s'équiper d'un ballon électrique classique tout pourri. Et on voit d'ailleurs tout de suite le problème avec le camembert, que j'ai mis pour faire un peu de couleur au milieu de ces tableaux moches....Un ballon à résistance est un des principaux consommateurs d'énergie sur ce type de maison. Même avec un ballon thermodynamyque, qui consomme disons...deux fois moins, le budget eau chaude reste conséquent.



Je passe ensuite à l'exemple de ma maison, avec le même tableau . Je considère que les coûts n'ont – malheureusement pour les entreprises - quasiment pas évolué entre cette date et aujourd'hui :





Les travaux en autoconstruction ont été grosso modo les mêmes que sur la maison de Menotey (isolation et pare-vapeur), et la question du chauffe eau est identique.


La grosse différence entre le calcul pur et la vraie vie mérite toutefois d'être développée.

En 2008, le calcul ne prenait pas en compte les chauffages au bois, considéré par les cranes d'oeuf non rationnels car non régulés. Seuls étaient pris en compte les convecteurs électriques (beurk). De plus, la consommation de la double flux était à mon avis sous estimée.

J'ai donc dû calculer ma consommation théorique annuelle pour la mettre dans ces tableaux : celle ci est de 8000 Kwatt produit par les quatres stères de bois utilisés par le poêle, plus 500 kw d'électricité que j'estime lorsque les convecteur se mettent en route le matin l'hiver par moins 15...

Selon la méthode de calcul, les kw bois sont multipliés par 0,6 et les kw électricité par 2,58 pour obtenir le solde en énergie primaire (l'énergie qu'il faut vraiment pour produire ces kw...ah, je sens que certains décrochent, là). J'arrive au résultat de 6000 kw (4800 de bois et 1200 d'élec'). Je divise ensuite par ma surface Hors œuvre brute x 1,2 (là, je ne sais pas pourquoi, les 1,2) et j'obtiens ma vraie conso par m2 et par an.



Là encore, on voit que aïe, ouille, bobo le chauffo.



Si je consulte mes relevé d'électricité, je constate que j'ai consommé pour tout 6000 Kwatt électrique, soit 15500 kw d'énergie primaire. J'ajoute ces kw à ceux de mon bois, 4800 et j'arrive à 20300 kw. Je les divise par la surface majorée et j'arrive à (grosso modo) 140 kw/m2 an pour tous les usages : chauffage, eau chaude, ventil' et éclairage, mais aussi un four électrique qui tourne souvent, un vieux frigo et un congélateur hors d'age...et une ado (très majorant pour la consommation d'eau chaude)



Pourquoi la décroissance ? Parce que juste pour les 5 postes (chaud, rafraichissement pour les zones chaudes, ventilation, éclairage et eau chaude), il n'était exigée qu'une limite de 250.0 kWh EP/m2.an.avec la RT 2005 (la précédente règlementation thermique)

On voit donc que l'on peut fabriquer, même en 2009 (période préhistorique de la basse consommation), une maison à un coût raisonnable et consommant plus de deux fois moins.

La décroissance n'est donc pas qu'un concept réservé à quelques énervés écrivant dans le journal éponyme ; elle serait apparemment accessible à beaucoup, avec, contrairement à ce que l'on pourrait penser,  un gain de confort ....



 
 






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