Suite logique des mots « rénovation
BBC », les moyens et les coûts. Enfin ! le style, tout le
monde s'en fout, est ce que ça va marcher et combien ça coute,
voilà des thèmes primordiaux.
C'est parti pour une suite d'articles
bien rébarbatifs avec des tableaux et des chiffres...en même temps,
c'est ce qui fait le plus d'entrées sur ce blog.
Isolation thermique tout d'abord; il y a trois solutions
universellement reconnues (plus quelques autres plus
confidentielles que je ne détaille pas ici): isolation par
l'intérieur (1), isolation répartie (2) (dans
le mur, souvent de l'ossature bois avec un remplissage isolant ou des
éléments maçonnés isolants tels que Siporex, brique monomur avec
complément d'isolation, bloc de chanvres...) et isolation par l'extérieur (3)
Sur le sujet de l'isolation, je vous conseille l'ouvrage de référence « l'Isolation Ecologique » de mes copains Samuel Courgey et Jean Pierre Oliva, aux éditions Terre vivante.
Un peu de pub pour les bouquins instructifs ne nuit pas...Et puis les noms de JP Oliva et S.Courgey attirent plus que le mien dans les stats'!
La première est la plus répandue car elle permet bien souvent la réalisation de l'isolation par les habitants et qu'elle est assez répandue en réhabilitation « légère », modulable pièce par pièce.
Pour les logements collectifs (les
immeubles), quand il n'y a pas d'entente au niveau de la copropriété,
elle est un des seuls moyen d'isoler un logement.
Elle peut paraître économique car
elle dispense de travaux de ravalement, qui par ailleurs sont parfois
impossibles si on veut garder des textures de façades intéressantes
(pierres taillées, décors en reliefs, certaines formes complexes
d'ornements...).
Pour isoler par l'extérieur, ça va être plus compliqué
Elle a pourtant des inconvénients :
ravage de la déco intérieure et réfection complète de tout
l'intérieur du logement (= 10 ans dans les gravats), elle ne traite
pas les ponts thermiques (ce qui est embêtant, car plus l'isolation
est performante, plus les ponts thermiques le sont aussi), et pour
les structures maçonnées, elle ne profite pas de l'inertie de la
structure lourde de la maison. L'isolation est comme une bouteille
thermos. Elle garde le chaud (ou le froid, mais ne l'emmagasine pas).
La deuxième est plus intéressante,
mais ne concerne que les construction neuves. Elle annule les ponts
thermiques, et permet des épaisseurs d'isolation conséquentes et
des R de parois énormes (la capacité d'isolation, pour résumer).
Par contre, si elle n'est pas associé
à des structures lourdes (pour les ossatures bois), elle dispose de
peu d'inertie (la capacité à stocker le chaud ou le froid).
La troisième est bien adaptée à des
réhabilitations plus « lourdes », avec un peu de moyens.
Souvent, elle est réalisée dans le cadre des aides à la rénovation
énergétiques. Elle offre l'avantage indéniables de ne pas avoir à
refaire l'intérieur, ce qui dans certains cas est impossible
(lambris, corniches et moulures, décors peints...).
Je déconseille l'isolation intérieure dan ce genre de cas...
Souvent, en autoconstruction,
les usagers bidouillent l'installation électrique pour
l'adapter au doublage ajouté, mais des entreprises refuseront
souvent de procéder comme cela.
A la fin, les avantages financiers de
l'isolation intéreure, si vous avez la possibilité de faire
autrement, ne sont pas si évident que cela :
doublage+électricité+plinthes+déco intérieure+immobilisation de
la pièce...
L'autre avantage de l'isolation
extérieure est de se servir de la structure maçonnée comme d'un
volant d'inertie. Les agglos, bétons, planchers hourdis,
briques....protégés de l'extérieur par la barrière isolante,
stockent le chaud ou le froid et le restituent progressivement.
En hiver, on s'en rend moins compte car
le chauffage pallie (de manière continue, et donc plus économique),
mais en été, la différence est plus sensible : selon le type
de structure, on atteint très facilement 4° de différence entre
l'intérieur et l'extérieur.
Autre avantage, on peut occuper la maison le
temps des travaux, ce qui en terme d'immobilisation de loyer peut
s'avérer compétitif dans un bilan global.
Il reste des points faibles, même avec l'isolation par l'extérieur...
Inconvénient : difficile de ne pas passer par une entreprise spécialisée (en même temps, avec le taux de 5,5% pour les constructions existantes, là encore, le bilan financier est à affiner...Comparez le coût d'une cuisine que vous possez et une que vous faites poser, avec la différence de TVA, la première solution est souvent aussi intéressante que la deuxième).
En neuf, la solution isolation répartie
avec noyau « lourd » (des planchers et des refends en
béton, par exemple) a ma préférence, en réhabilitation, lorsque
c'est possible, l'isolation extérieure à ma faveur.
Comparatif pour cette maison :
(ne
comprends pas les menuiseries)
Données de ce tableau à titre
indicatif :
Doublage – 35€/m2 – Peinture - 12
€/m2 – Isolation sous toiture (dépose 10/membrane 10/isolant
30/placo 40/peinture 10) - 100 €/m2
On voit donc que si l'on fait tout
faire, sauf les papiers peints, c'est kif-kif. Après, je suis comme
tout le monde, et j'ai doublé bien des maisons par mes propres
moyens pour économiser...et vivre avec les bandes de placo pendant
plusieurs années...
Dans le cas présent, a t'on varaiment
d'autre choix que sur-isoler? Seule l'extension pourra
capitaliser un peu d'apport naturel, le reste de la maison n'étant
pas forcément ni ouvert, ni bien orienté, difficile de bénéficier
d'apport bioclimatiques.
Un paramètre supplémentaire est
l'emménagement, qui doit se faire trois mois après le début des
travaux (dans mes rêves).
Enfin, la maison faisant l'objet d'un
programme de subventions pour une remise à nivau énergétique, les
travaux devront se faire par des entreprises agréées (pas de
bricolage, donc...)
Ce sera donc isolation par l'extérieur.
La rénovation devra être globale, et
rapide pour l'intérieur. Une rénovation plutôt lourde :
menuiseries, couverture et électricité (qui ont toutes 60 ans et
ont droit à une retraite bien méritée)
Le réseau de chauffage n'a « que »
40 ans et sera conservé, à l'exception du générateur de chaleur,
et le réseau de plomberie Itou.
L'emménagement se fera sans que
l'extension soit terminée, et la solution d'isolation par
l'extérieur est retenue.
Concernant l'obtention des performances
BBC, les travaux sont donc les suivants :
- Isolation extérieure par Enduit sur polystyrène (20 centimètres de polystyrène blanc « classique » avec un R de XXX)
- Isolation sous toiture de 28cm de laine de verre avec un R de 0.032
- Isolation de la sous-face du plancher donnant sur le sous-sol par 6 cm d'isolant projeté (du polyuréthane, beurk)
- Remplacement des menuiserie par des menuiseries avec un Uw de 1,4
- Etanchéité à l'air (là, c'est coton)
- Mise en place d'une VMC hygroréglable.
- Remplacement de la chaudière au fuel par une chaudière au gaz à condensation.
Je ne développerais pas forcément les
recherches qui ont conduit à cette prescription. Ils sont issus de
jus de cerveau pressé en collaboration avec mon copain Christophe
Bussières, du bureau d'études themique Fébus, les lecteurs
pourront me poser directement des questions s'ils le souhaitent.
Pour le choix de la ventilation (ici un choix économique), je vous renvoie à cet article.
Ce qui est sur, c'est que contrairement
à certaines idées reçues, BBC ne rime pas forcément avec écolo :
PVC (les menuiseries), laine de verre, polystyrène, polyuréthane...A
ce stade de développement des produits à la date du projet, il est
encore difficile d'avoir une isolation avec un budget égal avec des
matériaux synthétiques et des mtériaux naturels...(même si ça
progresse).
Comparatif
(avec les menuiseries ce coup là) :
Je vais développer dans le prochain
article les résultats auxquels amènent ces transformations...
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