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J'adooore – toujours – le béton précontraint

 
Je vous la fais façon iconographique, parce que l'on m'a dit que dans un blog, les textes, ça soule.
Donc, voici le thème: "Tatatiin, l'histoire de la préfa béton en quelques images, choisies, je dois le dire, un peu arbitrairement.

Le béton: jusqu'au début du 20ème siècle, le béton armé existe déja sous une forme rudimentaire mais sert surtout à faire des pots de fleurs et des barrières de style "bucoliques" (en faux rondins de bois) pour les parcs et jardins.
Le procédé, amélioré par quelques ingénieurs ou entrepreneurs de renom comme Edmond Coignet, François Hennebique ou Eugène Freyssinet, qui perfectionnent (le mot est faible) le procédé pour l'appliquer sur des ouvrages utilitaires dans un premier temps: ouvrages de génie civil, entrepots.... Pour le logement, le premier ouvrage exhibant ce principe constructif son ossature en béton armé est celui de Auguste Perret, rue Franklin à Paris 16ème.

 1903, mon bon Monsieur

Il faut savoir que jusque là, pour le logement, on fait plûtot dans le tradi: moellons de pierre, briques de 22/11/5, pierre de taille pour les plus riches. Ce qui se fait de plus moderne en france à l'entrée de la guerre (excepté quelques opérations expérimentales de Beaudoin et Lods, Le Corbusier et autres architectes ou ingénieurs d'avant garde) sont la ceinture de HBM (habitations bon marché).


Le besoin de construire des logements rapidement au sortir de la guerre va accélérer le mouvement.



Besoin de construire des logements....on se demande pourquoi.

On passe très vite, pour la construction, d'un assemblage de petits éléments (le bloc de ciment agglomérés, dit "parpaing", ne date que de l'immédiat après guerre) à l'arme lourde: structures poteaux poutres avec façades rapportées dans un premier temps.
Cette opération de logements à Sèvres, de 1952, est assez emblématique de la construction du début des années 50. Il y a sur cet exemple déja le souci de façade finies: les façades sont préfabriquées avec un parement fini., transportées aux étages, puis plaquées contre les poteaux grace à des tables pivotantes. Déja mieux que la brique mais bon, encore un peu fastidieux. 


 


Viennent les expériences, courronnées de succès, sur les coffrages démontables: coffrage en tunnel (dans la largeur du bâtiment) ou coffrages wagons (dans la longueur). Ces coffrages, ancêtres des banches modernes, offrent l'avantage d'être démontables et réutilisable. Ce n'est pas encore le cas de l'opération de Sèvres, dont on voit les coffrages en bois autour des poteaux. 


 Coffrage tunnel

 
 Coffrage wagon

Inconvénient, il faut toujours dans les deux cas, soit rapporter des éléments de façades, plus ou moins finis, soit procéder à la finition des façades une fois montées (enduit, ragréage, débullage, etc,etc); Une astuce est trouvée avec les panneaux recouverts de pate de verre placés en fond de coffrage, comme sur la célèbre cité des 4000 à la Courneuve.

Mais bon, cela ne satisfait pas encore tout à fait nos ingénieurs, qui rèvent de la "préfa pure", le graal du préfabricateur. Plop on démoule, hop on pose, toc c'est fini. Plus d'échafaudages pour les longues heures de traitement des joints et des parements.
Le premier exemple de préfabrication "finie"que je connaisse donné en pature aux lecteurs architectes est un ensemble de logements à Etampes. Quand on voit le dessin de la façade, on se dit que c'est carrément un manifeste.


 
D'autres exemples suivront, mais cette technique arrive malheureusement à maturité ou moment ou l'on déclare les grands ensembles comme ennemi public n°1. Pas de production en masse donc pas d'optimisation de coût à la clef.

  
Là, c'est limite Légo!

Cette technique, affinée au fil du temps, avec un point d'orgue au début des années 80, sera plus appliquée à des équipements publics qu'à des logements, à l'exception de quelques programmes balnéaires. De plus, la méthode reste couteuse, et assimilée à la connotation négative du matériaux, bétonnage!

Heureusement, notre époque faisant bien les choses, nous nous chargerons bien vite de démolir ces témoins, génants pour beaucoup, d'une époque à priori révolue. En témoigne la petite photo de démol' de l'article glané sur le net, celle du palais des congrès de Rouen.


 Je n'ai lu aucun commentaire sur la métaphore entre la façade du palais et la structure de la cathédrale voisine. Un seul mot: sus à l'ennemi!



 

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