Accéder au contenu principal

J'adôôôre - La Citée des Poètes à Pierrefitte



J'adore ces deux images: deux conceptions du logement collectif idéal... Oh,  tiens! 
Elle se ressemblent drôlement, dis donc! Des logements, desservis par des coursives généreuses, qui donneraient sur un patio arboré, avec une grande verrière qui couverait la joie et l'harmonie des relations sociales de l'unité d'habitation... trop coool!!


Il y a un peu plus de garniture sur la deuxième image (viva la Pampa!), mais je ne peux m'empêcher de voir une similitude dans l'esprit et les ambitions de ces deux projets.

Si je n'adhère pas nécessairement à l'esthétique du premier projet, emblématique des années 80, des Architectes Jeronimo Padron-Lopez, Yves et Luc Euvremer (ci-dessous, une cour centrale avec des jardins suspendus), je ne peux lui contester une certaine générosité: des terrasses et un espace public comme cela pour du logement social, cela me semble impossible aujourd'hui!



Les ambitions du deuxième projet, à la lecture des propos de l'Architecte Christian Hauvette (récemment décédé), n'en sont pas moins claires:
« Nous avons conçu ce bâtiment pour le XXIème siècle, comme une utopie sociale et écologique. Le grand jardin bioclimatique central est autant une machine passive de climatisation qu'un bonheur à vivre partagé par tous. »

La seule différence entre ces deux projets, tout deux des icônes emblématiques de leur temps, tient à l'état d'avancement de la réflexion:

Le premier projet est la cité des poêtes, à Pierrefitte (dans le 9-3), terminée en 1992.
La citée étant minée par les conséquences liées aux problèmes sociaux, les élus ont décidé de raser l'ensemble (en espèrant peut être raser les problèmes sociaux en même temps?), après moins de 20 ans de service.
Bien évidemment, les Architectes se sont fait rhabiller de neuf pour l'occasion (Sachez le, l'Architecte est responsable de tout: des WC bouchés, du deal dans les escaliers, de la crise de la dette et de la chute de l'euro...)


Bonjour l'harmonie sociale!

Toutes les photos ont été tirées d'un site culturel assez sympathique avec des commentaires un peu plus profond que les dialogues de Koh Lanta, Daily charrette, http://www.dailycharrette.com/la-cite-des-poetes-disparues/

Le deuxième projet, 87 logements positifs à Chantepie (dans le 3-5, beaucoup plus bucolique), est en cours d'achèvement. Voir pour ce le site de l'architecte: http://www.hauvette.net/in_progress-87_logements_energie_positive.html


Dans les deux cas (la démolition comme la construction, à la même période, de projets « iconiques » et identiques dans leurs intentions), les choses se sont faites avec la bénédiction des élus. Allez comprendre!

J'ai en stock un autre exemple que je vous resortirais à l'occasion, un ensemble de logement du célèbre Architecte Jean Renaudie (les pointes d'Ivry sur Seine), une utopie flamboyante qui a subi, ma foi, le même décès prématuré....
 





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Question de point de vue...

  De passage à Genève, j’ai fait mon snob et je suis allé croquer l’immeuble Clarté de Le Corbusier.   Cet immeuble, moins connu que d’autres bâtiments de la même époque, comme la Cité du refuge de l’armée du Salut à Paris (construction en acier, localisation, standing ?) est souvent décontextualisé dans les photos qui en sont diffusées, objet moderne esseulé. Une photo des plus connues, ci dessous, laisse même planer le doute d'un parvis devant la façade nord de l'immeuble:     Cette attitude n'est pas réservée à la période contemporaine puisque les photos d'époque tentaient déjà d'extraire le bâtiment de son contexte, soit par des angles de vue dont j'ai pu constater sur place qu'ils nécessitent quelques contorsions... soit en choisissant certains éléments remarquables, comme l'entrée. La réalité est tout autre L’immeuble se présente sous différents visages selon le point de vue sur place : seul et « iconique » en regardant la rue St Laurent (u...

Soyons sérieux!

 Je recycle ici un article que j'ai publié sur un réseau social ou la mythologie ne fait pas frémir grand monde.... Tout dans la mésaventure collective du virus qui nous afflige renvoie à des récits bibliques ou mythologiques... Au commencement, on pense bien évidemment au récit de Babel, dans le livre de la genèse 11, versets 1 à 9. Peter Bruegel, la tour de Babbel...c'était déjà bancal, leur construction, non?  Un parallèle facile entre la mondialisation, l'orgueil, la punition et la symbolique de cet épisode de la bible ne peut nous échapper !   Allons ensuite puiser dans la mythologie grecque : en vrac, Narcisse, Echo et Cassandre. William waterhouse, Echo et Narcisse...Narcisse avait vraiment besoin d'un psy, qui pourrait rester de marbre? Narcisse, qui devint si amoureux de son reflet dans l'eau qu'il prit racine et ne parvint plus à fabriquer des masques en papier tout occupé qu'il était à faire des selfies devant les train...

Immeubles vs Pavillons?

Parler de densification est un sujet délicat, qui amène souvent à s'exposer à l'opprobre publique, à l'exposition intentionnelle et malveillante de la part d'autrui aux maladies contagieuses, se faire traiter de sale communiste ou de capitaliste ( sale aussi) , selon l'orientation politique de votre interlocuteur. Le sujet réveille un traumatisme collectif au moins aussi fort que l'exécution de Groquick par la marque Nestlé, il est le symbole d'une époque urbanistique louche: les années soixante, amorce de l'hyper-concentration urbaine. La défense au début des années 60 (une image parmi tant d'autres sur le siteParis Unplugged https://www.paris-unplugged.fr/1958-histoire-de-la-defense/ Disons le tout net, mues par une certaine urgence, les années soixante ont été le théâtre de nombreux abus, pas seulement immobiliers. C'est les temps du « zoning » (concept urbain fonctionnaliste) de la création d'autoroutes qui ont coupé d...