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J'adôôôre- la ville de Thiers (2)- Histoire urbaine express

Etape 0: boutons les gueux hors de nos rempââârts!

Petite histoire urbaine, à ma sauce, donc....




Etape 1: ça usine!

Etape 1 : la spécialisation et le développement de l'industrie, amorcée depuis la fin de la révolution industrielle de la fin du 18 ème, étendent et densifient progressivement la ville jusqu'à des niveaux qui deviennent, après la première guerre mondiale, difficilement soutenables. Pour des grande villes comme Paris ou Lyon, on commence vaguement à réfléchir au logement social, par exemple avec la ceinture de HBM (habitations bon marché) parisienne ; mais bon, c'est encore mou. Il n'y a pas vraiment de volonté politique.




Etape 2  1945-70: après une bonne petite guerre, en 1945, les autorités politiques, mûes peut être par des scrupules (qui sait), ou par la présence des communistes pour faits de résistance dans les coalitions gouvernementales, inventent la sécurité sociale et le logement social . C'est l'occasion d'un p'tit nettoyage de printemps. Les centres villes, jadis surchargé, deviennent des contre-modèles. Les villes se vident en une vingtaine d'année au profit des grands ensembles, logements modernes, un peu raides certes, mais efficaces ; une certaine cohésion sociale due à l'homogénéité de leur population, en fait le nouveau modèle de logement pendant quelques années.

Le chateau du Pirou et la barre des Jaiffours à Thiers: deux type d'habitat vaguement opposés qui ont réussi à cohabiter quelques décennies....La barre n'a pas survécu à l'opprobre publique..
Etape 3 1970-75: début des années 70. La reconstruction a peut être été menée un peu trop autoritairement, le coté « logement de masse », collectif, la ZUP qui écrase tout, est progressivement rejetée par la population aidée des politiques : les « Chalandonnettes » (du nom du ministre du logement de l'époque) sont le nouveau modèle à suivre : logement individuel privé prenant progressivement le pas sur le logement collectif public. Deux lois viennent achever cette étape 3. Une en 1969, loi Vivien, qui réquisitionne les grands ensembles pour résorber les derniers bidonvilles, entraînant en partie la fin de la « concorde sociale » qui régnait à peu près, et une de 1972, dite circulaire Guichard, qui interdit la construction de grands ensembles et les stigmatise carrément. A la décharge de ces réactions épidermiques, l'isolation phonique des logements qui ne correspond peut être plus à ce que la population pouvaient tolérer comme manque d'intimité 20 ans auparavant...



 Au début des années 70, le temps est au logement privé individuel. Ci-dessous, un ensemble de logements de Andrault et Parrat. Au début, ça patine, et les pavillons de bien meilleur goût, comme celui ci-dessus, prennent vite l'ascendant.




 Déjà au début des années 70, les industriels avaient l'esprit d'opportunité: ici, l'ensemble "mon moulin", du fabricant de sanitaire Porcher. Aujourd'hui, on le peindrait en vert et on mettrait le label bio....

Etape 4 1975-2000: L'ére post-woodstockienne, appuyée par des tendances patrimoniales montantes comme la mise en place des secteurs sauvegardés pour certaines ville de caractères délaissées (première bénéficiaire de cette invention d'André Malraux, la ville de Sarlat, en Dordogne), réinvestit les centres villes, surtout quand ils ont un cachet médiéval, symbole des vraies valeur vraies de la mémoire et du temps : centre ancien de Tours, de Troyes, de Colmar, Dole dans le Jura etc etc...Thiers en fait partie. Il est vrai que certaines opérations de rénovation urbaines des années 60 ont été un peu radicales. Le réinvestissement des centres est encore possible par un commerce ou un artisanat de ville encore dynamique au début des années 80.

Etape 5 2000-2015: Les petits commerces ferment progressivement, les artisans partent à la retraite, au bout de 20 ans, les rénovations bon marché, usées ne masquent plus les inadaptations intrinsèques de l'habitat en centre ancien : pas beaucoup de lumière, mal isolé, chauffage médiocre (souvent électrique). Les logements les moins confortables se vident en premier, leur habitant viennent grossir les rangs d'habitants investissant le pavillonnaire périurbain depuis la fin de la période 3 (ce pavillonaire se substitue aussi aux grands ensembles, que l'on rase allègrement dans le cadre des ANRU). Le centre des petites villes se vide (exemples au hasard : Tonnerre, Montbard, Chateaudun...et Thiers). Parallèlement, pour des villes plus importante, une « gentrification » et une certaine muséification" attire une nouvelle population dans certaines partie des centre ville. Des personnes plus agées, « avec moyens », viennent profiter de l'élégance de certains quartiers et de leur proximité avec les services.


Et tiens! Tu vois ce que j'en fais, de ta barre! Démolition de l'immeuble des Jaiffours en 2007

Et demain?... Ca donnera quoi?
 


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