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J'adôôôre - la ville de Thiers, suite et fin.

Et Après ?
Etape 6 2015- ???: Quel avenir pour les centres anciens des villes petites et moyennes. C'est un article fort intéressant du magazine Ecologik du mois de Mars, sur un diplôme de fin d'études qui m'a en fait rappelé l'existance de la ville de Thiers.


Deux étudiantes, Amélie Notter et Justine Juan, s'intéressent au sort de la ville, dans une hypothèse qui m'a paru étonnante de prime abord : pour résumer, raser une partie de la ville...mais pas n'importe comment. En respectant le parcellaire, les vues, l'occupation. Dédensifier la ville pour attribuer de nouveaux usages (jardins, stationnement, accessibilité pour les personnes en fauteuil roulant), pour aérer, mais avec respect de l'existant et de la mémoire des lieux qu'est le parcellaire. Ni plus ni moins qu'un dérivé de la démarche Hausmanienne qui perça le Paris médiéval de boulevards pour dédensifier, assainir et fluidifier.

De fait, malgré des initiatives intéressantes comme la création de places ou de stationnements supplémentaires, la ville de Thiers continue de se déconstruire d'elle même, comme en témoigne par exemple ces extrait du parcellaire et ce triste exemple d'effondrement accidentel.


 Avant Après...plutôt dommage!

Le choix est là. Devons nous conserver des configurations plutôt obsolètes, sous prétexte d'histoire, et laisser progressivement pourrir (et s'effondrer) un patrimoine sur pied, ou tenter e faire évoluer les centres pour ramener de la vie dans des lieux charmants mais se vidant de leur habitants à la vitesse de l'éclair. Réussirons nous à concilier l'image et l'usage, à continuer à faire vivre cette forme, la ville ou bien est t'elle vouée à la disparition ?


 Le cadastre...il y a déjà des trous (les pointillés), mais pas vraiment maitrisés...

Les exemples de dédensification et, horrible référence, de ville décroissante, existent déjà : réflexion dans la ville de Détroit, aux états unis (lien suivant sur un reportage de Radio Canada sur les fermes urbaines : http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBFT/2012-03-17_18_00_00_sv_2057_04_1200.asx),
curage de l'ilôt Saint Paul à Paris dans les années 70.


 L'ilot St Paul à Paris, exemple typique de dédensification:


Des villes stoppées net dans leur développement à un moment de l'histoire nous fournissent des exemples de formes urbaines compactes mais aérées et vivables: bastides du Sud Ouest (Saint Antonin Nobleval, dans le Tarn, Castelnau Montratier dans le Lot..) ou des villes à l'urbanisme un temps limité pour raisons militaires, comme Besançon ou d'autres...

Surtout, les élus de tous bords et de tous lieux accepteront t'ils toute la symbolique de ce paradis perdu, les années 60, qui ne l'était peut être pas tant que cela (un paradis)?

 

Commentaires

  1. J'aime ces réflexions propres à votre métier: Faut-il garder tous ces bâtiments historiques de centre ville sombres et humides en effet? Prêts à s'effondrer pour certains...
    Ou construire d'autres maisons à la place, écologiquement et esthétiquement plus acceptables. Permettre le réinvestissement des centres villes et freiner la construction pavillonnaire galopante qui entre autres nuisances amène davantage de trajets en voiture individuelle, change le paysage de nos campagnes et laisse de moins en moins de terres cultivables ou de pâturage.
    Sylvie

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  2. bravo, Guillaume, pour ta démonstration certes elliptique, mais vrai, drôle et sans langue d'urbois. un modèle de pédagogie urbaine.
    renaud

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    Réponses
    1. Merci Renaud. N'hésites pas à diffuser ce petit cours d'histoire urbaine disons...expéditif, et le travail de ces deux architectes.
      J'écris pour me flatter l'égo, certes, mais surtout pour diffuser ces quelques connaissances....

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